Les « pluies acides », tout comme le « réchauffement planétaire » constituent un phénomène dont l’existence même est contestée par certains individus. En fait, la preuve de pluies acides a été observée de par le monde dans les villes industrielles depuis le milieu du XIXème siècle. « Pluie acide » est un terme qui désigne le mélange de dépôts humides et de retombées sèches provenant de l’atmosphère contenant de grandes quantités d’acide nitrique et sulfurique, résultat à la fois d’émissions naturelles et d’émissions créées par l’homme. Les effets sur les structures et sur les habitations sont tout à fait réels. Les inspecteurs peuvent se renseigner au sujet des pluies acides et de leurs signes destructeurs sur les métaux et les composants rocheux se trouvant à l’extérieur des maisons.
Les pluies acides sont formées lorsque les précurseurs chimiques de l’acide nitrique et de l’acide sulfurique, soit respectivement le dioxyde de soufre (SO2) et l’oxyde d’azote (NOx), sont combinés à des particules acides de source naturelle, telle que les volcans et la végétation pourrissante. Quand ce mélange réagit avec l’oxygène, l’eau ou d’autres produits chimiques (y compris des polluants tels que le dioxyde de carbone), il en résulte des pluies acides, qui peuvent être transportées par la pluie, et même la neige, le givre, le brouillard et la brume, et qui, à leur tour, s’échappent dans le sol et les nappes phréatiques.
D’après l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), environ les deux tiers des émissions de SO2 et un quart des émissions de NOx dans l’atmosphère des Etats-Unis résultent des centrales électriques qui consomment des combustibles fossiles (essentiellement du charbon), ainsi que des véhicules et de l’équipement agricole qui consomment de l’essence.
Il est raisonnable de dire que toute région industrialisée possédant des centrales électriques qui consomment des combustibles fossiles vont présenter une usure sur les structures environnantes due aux pluies acides. Mais les bâtiments dans les régions arides sont plus menacés à cause des retombées sèches, car des polluants acides sont présents dans les gaz, les fumées et la poussière, qui ont tendance à se coller aux bâtiments, aux voitures et aux autres structures. Lorsqu’il pleut ou qu’il neige, les dépôts humides d’acide nitrique et d’acide sulfurique subséquents deviennent encore plus acides, et vont ensuite se déposer dans la terre et dans les nappes aquifères.
L’impact le plus flagrant des pluies acides peut être observé sur certains types particuliers de pierres, tels que les bâtiments, les monuments, les statues et les pierres tombales en calcaire et en marbre. Les vasques et les cañons ainsi créés peuvent effacer à un degré extrême les inscriptions et les caractéristiques de telles structures, en fonction du type de pierre et des autres conditions environnementales.
Les pluies acides peuvent aussi corroder le bronze et d’autres métaux, tels que le nickel, le zinc, le cuivre, et l’acier au carbone, la preuve étant les trainées et décolorations que l’on peut observer sur les ponts et les autres structures métalliques, telles qu’un grand nombre de bâtiments commerciaux.
Tous les bâtiments ou structures ne souffrent pas des pluies acides. Il est possible de savoir à quel point la menace est importante en fonction de la composition chimique et des interactions des matériaux d’un bâtiment. Le calcaire et le marbre, qui, historiquement, étaient largement utilisés à cause de leur disponibilité et de leur exploitabilité par les artisans, sont particulièrement prédisposés parce qu’ils sont composés de calcite, ou de carbonate de calcium, qui peuvent être facilement dissous par des produits chimiques acides. Vous pouvez l’observer directement en plaçant un morceau de craie dans un verre de vinaigre. Placez un autre morceau de craie dans un verre d’eau. Le lendemain matin vous verrez une différence alarmante.
La flore et la faune sont aussi affectées. Le pH, soit l’alcalinité et l’acidité, de l’eau d’un lac par exemple, a tendance à re stabiliser et à maintenir l’équilibre en cas de contamination par les pluies acides. Cependant, le sol et les arbres peuvent subir des dommages irrémédiables lorsque leur pH est perturbé à tel point que leur capacité innée à compenser les fluctuations chimiques de leur environnement est entravée. Le sol contient du mercure et de l’aluminium produit naturellement, d’ordinaire toxique pour la flore. Mais les plantes peuvent survivre lorsque la base des nutriments contenus dans le sol reste saine, leur donnant une bonne capacité tampon. Les pluies acides, en revanche, détruisent l’équilibre environnemental, et ces menaces chimiques qui se produisent naturellement deviennent alors mortelles. Le « système immunitaire » des plantes, renforcé par le sol environnant, est compromis. Les plantes et les arbres peuvent mourir d’une mort lente à cause d’une pénurie de nutriments, d’une privation d’oxygène, de feuilles abîmées qui ne peuvent pas se rétablir, et/ou de leur écorce endommagée et vulnérable face à la moisissure, aux champignons et aux insectes destructeurs de bois.
Lorsque l’environnement est continuellement attaqué par les effets meurtriers des pluies acides, les chances de survie des espèces locales de plantes, d’animaux et d’insectes diminuent car l’équilibre naturel de l’écosystème est perturbé.
D’un point de vue positif, les chercheurs de la NASA ont récemment découvert que les pluies acides entravent la capacité de production de méthane, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement planétaire, d’une espèce de bactérie marécageuse.
Le Programme des Pluies Acides de l’EPA a été mis en œuvre en 1995 (après avoir été voté par le Congrès en 1990), et il continue dans sa recherche de réduction des émissions de SO2 et de NOx pour atteindre un niveau de pollution inférieur à celui de 1980. Le programme visait à l’origine les centrales électriques au charbon et s’est étendu pour y inclure d’autres types de secteurs consommant du charbon, mais aussi du pétrole et du gaz. Alors que l’EPA se vante de son succès dans la réduction de 40% de la production de certains pollueurs, les détracteurs l’accusent parce que le programme autorise entre les participants « l’échange de quotas » d’émissions, et les plus gros pollueurs industriels paient simplement une amende de 2 000 dollars par tonne lorsqu’ils dépassent les quotas en SO2 and NOx. En revanche, l’EPA s’engage dans une voie favorable au marché tout en tentant d’atteindre de façon globale les réductions visées.
Le principal problème des pluies acides est, évidemment, qu’elles ne peuvent pas être contenues. Elles sont emportées par le vent et sont capturées et entrainées par les systèmes météorologiques localisés. Même si les détériorations causées par les pluies acides ont tendance à être lentes, elles sont persistantes. Et tant que nous ne changerons pas l’état de dépendance dans lequel nous sommes vis à vis des combustibles fossiles, en utilisant divers types d’énergies renouvelables (éoliennes, solaire, etc.), nous continuerons à observer les conséquences destructrices des pluies acides sur les aspects naturels et humains de notre environnement, et ce pour les décennies à venir.
Les propriétaires peuvent minimiser les effets environnementaux des pluies acides en modifiant leurs habitudes d’achat et de voyage, et en utilisant des matériaux de construction plus aptes à résister aux effets corrosifs de ce fléau moderne. Les inspecteurs peuvent se familiariser avec les problèmes posés par les pluies acides en se renseignant sur les différents types de matériaux de construction utilisés, et en contactant leur représentant EPA local afin d’obtenir les statistiques récentes des niveaux de pollution dans leur région.
L'Inspection des Carreaux de Céramique et de la Pierre
Association Internationale des Conseillers en Air Intérieur Certifiés
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